fbpx Skip to main content

L’abonnement est gratuit pour les étudiant·e·s – Pensez-y et profitez des tarifs abonné·e·s sur tous les événements de La Nef////

L’abonnement est gratuit pour les étudiant·e·s – Pensez-y et profitez des tarifs abonné·e·s sur tous les événements de La Nef////

L’abonnement est gratuit pour les étudiant·e·s – Pensez-y et profitez des tarifs abonné·e·s sur tous les événements de La Nef////

Le trimestre dernier, nous sommes partis à la rencontre d‘Enora Le Guillou, artiste plasticienne qui est intervenue auprès des jeunes du CSCS de Roullet Saint Estèphe ainsi que du public de notre temps fort, Bisou afin de réalisée plusieurs fresques participatives en scotch colorés ! C’est l’occasion d’en apprendre un peu plus sur son parcours, ses inspirations artistiques et sa manière d’aborder l’art de manière générale.    

  

Comment as-tu entendu parler des Parcours d’Education Artistique et Culturelle ?   

L’année dernière j’ai une amie, Dalia Mansier, qui a réalisé des ateliers de gravure sur tetra-pack dans le cadre des parcours d’éducation artistiques et culturelle. On en a souvent parlé et ça m’a donné envie de proposer un PEAC pour cette année.  

 

Est-ce que c’était la première fois pour toi que tu intervenais auprès d’enfant ?   

J’avais déjà réalisé un atelier de bande dessinée en collège pour préparer le concours BD sco. L’année dernière je tenais un club fanzine hebdomadaire au lycée Marguerite de Valois, dans lequel je travaillais alors comme assistante éducation. 

 

Peux-tu nous parler de cette expérience ?  

J’ai beaucoup aimé leur partager mes connaissances en dessin, bande dessinée, reliure. 

Au lycée ça m’a permis d’avoir un vrai moment de partage et de transmission avec les élèves, ce qui arrivait plus difficilement sur mon temps de travail. L’atelier avait lieu sur le temps de midi et entre les emplois du temps qui changent, les problèmes au self, ce n’était pas toujours facile de regrouper du monde. Mais on a tout de même pu tenir le projet jusqu’au bout et ça c’est super !

 

Pour cet atelier, tu as travaillé le médium du scotch. Tu l’utilises régulièrement comme outil de création pourquoi ce médium ? 

J’aime travailler sur de grands supports, et j’ai rapidement commencé à dessiner à même le mur. Ça apporte beaucoup de possibilités, pas seulement en termes de surface disponible. Le dessin est en relation avec l’architecture, et puis d’autre gestes se produisent : le recouvrement, l’effacement. Le dessin est nécessairement éphémère, donc ça apporte aussi la question de la documentation du dessin, et donc une forme de désacralisation de l’original.  

J’étais étudiante à l’éesi quand j’ai commencé à explorer ces pistes-là. Dessiner sur les murs des ateliers de l’école m’apportait ces nouvelles pistes de réflexion mais je n’étais pas satisfaite du rendu de dessin. J’étais au final contrainte, non pas par une surface limitée, mais par la complexité du processus. Je devais repeindre les murs sur lesquels je dessinais pour pouvoir laisser la salle propre et utilisable pour mes camarades, ce qui était assez pénible et rendait le moment de dessin moins léger. Je me posais trop de questions au moment de dessiner, il y avait trop d’enjeux. 

J’ai à cette époque-là commencé à travailler à la craie sur des parois en béton, dehors, et c’est aussi à ce moment-là que j’ai commencé à dessiner au scotch ! Mon premier dessin au scotch c’était un test, chez moi. Puis j’en ai fait un grand, une sorte de long ruban qui passait de murs en murs dans une des salles de l’école. Avec le scotch c’est super simple de tracer de très grandes lignes, de les modifier, de changer d’avis. Ça correspond tout à fait avec la façon avec laquelle je dessiner sur papier. En plus je dessine souvent avec des larges lignes colorées, au feutre ou à l’éponge, et le scotch peint peut permettre un rendu similaire. J’ai donc commencé à tester différentes choses au scotch. 

 

Quelles sont tes influences et inspirations artistiques ? 

J’ai beaucoup regardé le travail de peintres de l’expressionisme abstrait, comme Joan mitchel … je dirais que ce qui m’intéresse c’est leur façon de construire des images par des gestes et des couleurs. 

Je me souviens avoir été marquée par la découverte du travail de Renée levi. Ses grands dessins colorés et répétitifs qui prennent tout l’espace d’une pièce. C’est immense mais très simple aussi.

Qu’est-ce qui pourrait caractériser ton univers artistique, selon toi ?

Je dessine très rapidement, et je fais plein de dessins à la suite. Quand je trouve quelque chose qui me plaît je le répète plusieurs fois pour explorer cette piste.  

Parmi ces dessins, certains sont plus intéressants que d’autres, je les mets de côtés, je les assemble, je les accroche, je fais des collages avec d’anciens dessins… Ça donne parfois lieu à des éditions.  

Je m’auto-édite depuis des années. Actuellement je suis membre du collectif à venir, avec Juliette Chalaye et Dalia Manier. Le livre est souvent une des finalités de mes dessins. 

À partir de ces recherches je travaille ensuite sur des formats plus grands, sur papier ou d’autres matériaux, ou directement sur le mur.

 

Peux-tu m’expliquer les techniques et les supports que tu utilises régulièrement ?   

Je dessine beaucoup avec des feutres à alcool, des pastel secs, des encre colorées appliquées au pinceau ou à l’éponge. J’ai aussi beaucoup travaillé à la bombe aérosol. Ces derniers temps je travaille aussi le fusain et les crayons de couleur qui vont se superposer aux feutres et que je vais venir effacer par endroits. J’ai beaucoup dessiné sur papier blanc mais ces derniers temps je travaille presque exclusivement sur papier coloré. 

Quand je dessine dehors je choisis souvent comme support des cloisons de béton sur lesquelles il y a un peu de mousse ou des fissures. J’aime travailler avec ces éléments.  

Il y a des gammes de couleurs que j’utilise beaucoup, j’aime quand des teinte cassées, ocre, beige, rose pale, kaki, côtoient des couleurs plus vives ou profondes comme du bleu outremer, du vert émeraude, du jaune fluo. 

Par moments je me mets à faire des dessins beaucoup plus figuratif, d’observation ou d’après photo, en noir et blanc. J’utilise alors des gros feutres noirs sur du papier brillant. Le feutre glisse sur le papier et ça donne un rendu très contrasté.  

 

Tu fais partie du collectif La colline, peux-tu nous en toucher deux mots ?  

Nous sommes d’anciens étudiant.es de l’eesi et nous nous sommes réunis après nos études pour trouver un espace qui serait à la fois notre atelier mais également un lieu pour organiser des évènements. Nous nous sommes installés au printemps dernier juste à côté de bêta, avec l’association azimuts et le collectif de microédition très très bien.  

Bien que la majorité d’entre nous dessinent, il y a des pratiques très diverses : sculpture, écriture, performance, vidéo… 

 

 

Quels sont tes projets pour 2023 ? 

J’ai commencé une nouvelle série de dessin sur papier coloré récemment, ça pourrait peut-être donner lieu à une édition. 

J’ai plusieurs projets d’interventions artistiques en milieu scolaire, ou d’organisation d’évènements avec la colline, j’ai hâte !