Où sont les femmes ?
Le secteur musical s’interroge aujourd’hui sur la considération des femmes en son sein. En tant qu’artistes, ou professionnelles du secteur, les femmes sont rares et lorsqu’elles sont représentées, elles le sont de façon quasi systématique sur des postes dits «genrés» (chant, métiers de la relation aux publics). Les études montrent pourtant qu’elles sont bien présentes dans les lieux d’enseignements de la musique mais ensuite elles « s’évaporent » que ce soit lors de la pratique amateure ou lors de la pratique professionnelle sur scène.
Les chiffres sont têtus
Selon la FEDELIMA, en 2019, 97 structures ont ainsi recensé le nombre d’artistes musiciennes programmées sur scène et 68 structures ont recensé les usagères des studios de répétition. 17,4% des artistes programmé·e·s sont des femmes 25,3% sont leadeuses de leur groupe (leadeuses seules pour 16,0% et lead mixte ou partagé pour 8,5%) 15,1% des usager·ère·s des studios de répétition sont des musiciennes. En 2019, elles ont représenté 9% des artistes sur scène à la Nef.
Prendre le problème à la base
Il nous semble dès lors intéressant de réaliser une étude sur le sujet en Charente. Grâce à un diagnostic auprès des musiciennes et des lieux musicaux charentais, nous interrogeons les parcours des jeunes filles musiciennes dans les lieux d’enseignement et les studios de répétition. Nous portons un regard également sur les carrières des artistes professionnelles locales, pour comprendre leurs projections et saisir les ruptures et continuités dans les trajectoires des pratiques musicales. Cette étude évoquera également et nécessairement les contraintes sociales liées à la pratique féminine.